S’exporter en tant qu’ostéopathe – l’installation à l’étranger

Suite à mon billet sur le voyage ostéopathique bénévole, je voulais prendre le temps de rappeler la situation ostéopathique à l’étranger: où les ostéopathes français peuvent-ils s’installer? Je mentionne quelques pays en fonction de la langue, ce billet n’a pas fonction d’être exhaustif. Pour plus d’informations, rendez-vous également sur le site du ROF ou le site du SFDO (qui disent sensiblement la même chose).

S’installer à l’étranger

« Je ne parle que français »

Les opportunités seront donc limitées: la Belgique? En Wallonie, il y aurait une facilité d’installation, la langue et la proximité… Mais attention les impôts sur le revenus sont plus importants en Belgique qu’en France, la raison pour laquelle la Belgique est un soit disant « paradis fiscal », c’est qu’il « n’existe ni impôt sur la fortune, ni de taxe sur les plus-values mobilières (seuls les intérêts et dividendes sont taxés entre 21 et 25 %), l’imposition des donations est symbolique, la fiscalité immobilière est particulièrement sympathique (les loyers ne sont pas imposés, seule la valeur cadastrale remontant à 1975 l’est ; les plus-values immobilières échappent à tout impôt si le bien est détenu plus de 5 ans » (Libération, septembre 2012)

Le Québec? situation précaire actuellement, car il faudrait être médecin pour pratiquer. Nombreux sont ceux qui travaillent dans l’illégalité (ostéopathe DO installé au Québec) mais pour vous qui demanderez un visa, votre requête risque d’être rejetée…
Edit 31/01/2013: Il y a peut être une erreur ici, je suis en attente des retours sur la situation au Québec, par les Québecois eux même!

La Suisse? Alors là j’aurai du mal à vous aiguiller, c’est possible, j’en connais qui l’ont fait, mais ça dépendrait largement des cantons (tous ne sont pas francophones déjà) et ceux qui reconnaissent l’ostéopathie peuvent mettre en place un système d’examens théoriques et pratiques. Pas plus d’infos sur la Fédération Suisse des Ostéopathes.

« Je parle allemand »

Première question, pourquoi? La situation en Allemagne est un peu complexe. D’un côté, la légalité: pour être ostéopathe, il faut d’abord avoir son diplôme de « Heilpraktiker » puis devenir ostéopathe… mais la majorité des ostéos n’ont pas validé cet examen, qui semble un peu obsolète aujourd’hui car non spécifique. Un examen spécifique à la psychothérapie a été mis en place, qui lui est très difficile – peut être le futur pour l’ostéopathie? En tout cas les écoles d’ostéopathie allemande ne semblent pas avoir de remords à faire pratiquer leurs jeunes diplômés dans l’illégalité.

« Je parle Islandais/Finnois/Suèdois/Danois »

Alors là, chapeau! A moins d’être réellement bilingue et d’avoir des contacts là-bas, je vous déconseille l’installation dans ces pays. Tous les amis qui ont tenté l’expérience ont dû fermer leurs cabinets, car les locaux ne semblent pas faire confiance aux non-locaux. Garde à vous, donc!

« Je parle portugais »

Vite! Allez au Portugal! La législation est favorable, il y aurait des aides à l’installation et tout un marché à conquérir!

« Je parle anglais et suis ouvert à toute aventure! »

Je vous conseille dans ce cas les pays à fort pouvoir d’achat, pour vivre des aventures : Singapour, Qatar, Emirats Arabes Unis, Hong-Kong… pouvoir d’achat + connaissance de l’ostéopathie + pas d’écoles locales = marché à prendre! J’ai des copains qui sont partis là-bas, une année ou deux: aucune régulation actuellement, facilité d’installation: quoi qu’il en soit, je vous conseille de commencer par un remplacement ou un assistanat… s’installer à l’étranger seul en profession indépendante est carrément suicidaire.

« Je parle anglais et j’aimerai m’installer dans un pays qui ressemble au mien »

Oubliez tout de suite les Etats-Unis: à moins d’être Américain et/ou médecin, vous n’avez aucune chance. Je connais des ostéopathes qui avaient un visa de travail assuré qui sont partis: ils sont devenus naturopathes, vertébropathes, masseur… l’ostéopathie doit être pratiquée par un médecin, les autorités de plaisantent pas. En revanche, vous pouvez avoir une autre activité qui n’est pas autant régulée et tout de même « faire » de l’ostéopathie.

Vous pouvez également oublier le Royaume-Uni: il est extrêmement difficile de pouvoir rentrer dans le club fermé du General Osteopathic Council (GOsC) – le plus simple de faire une année de « reconversion » dans une école anglaise et ainsi repasser l’examen clinique final (FCC) et faire un mémoire. J’ai dis simple? Cette formule coûte chère (environ £4000, à vérifier), l’année d’étude est à plein temps, il faut retourner en clinique étudiante avec des jeunes sans expériences qui auront de meilleures notes que vous, car « plus académique »… J’ai connu des personnes qui l’ont commencé, peu ont réussi à finir.
Il existerait également un chemin annexe, qui consisterait à passer des examens théoriques, un examen clinique ainsi que des présentations de cas. Les examens sont chers et difficiles, donc bon courage à ceux qui veulent tenter leur chance!

Pour ce qui est du Canada (hors Québec): visa de travail obligatoire, ou formule working holiday visa si vous avez moins de 35 ans et souhaitez tenter l’expérience au maximum 12 mois. En fonction des provinces, certaines formalités administratives (Ontario: dossier + lettre de motivation + lettres de recommandations) mais peu de frais. De nombreux confrères et consoeurs sont parties là-bas dans de bonnes conditions. La vie sur place n’est pas évidente, il faut se créer un réseau, ce qui prend du temps!

« Je parle anglais et j’aimerai m’installer dans un pays à l’autre bout du monde »

L’Australie et la Nouvelle Zélande sont en recrutement actif de jeunes ostéopathes. Les démarches sont un peu compliquées, coûteuses et vous devez repasser l’équivalent d’un examen final clinique. Le problèmes c’est que les jeunes diplômés français ne sont pas égaux. Seules quelques écoles sont reconnues à l’étranger (contrairement à ce que disent tous les sites Internet), il est donc primordial de se renseigner. Pour exemple, les écoles du RGEO sont reconnues et les diplômes reconnus comme équivalent, mais il faut quand même passer un examen d’entrée.

« Je parle une langue d’un pays paumé, où il n’y a pas d’ostéos »

"Rough Surface"

Attention! Il faut évidemment regarder si des ostéopathes pratiquent dans le lieu où vous aimeriez vous installer. S’il y en a quelques uns: tant mieux! Proposez leur vos services. S’il n’y en a aucun, attention danger! Cela veut dire que les locaux ne connaissent pas nos méthodes. Trouvez dans ce cas la possibilité de pratiquer dans une communauté d’expatriés par exemple, qui connaissent votre métier! C’est épuisant de devoir expliquer à longueur de journée ce que vous faites, pourquoi vous le faites et pourquoi vous coûter cher. Encore une fois, lorsqu’on a pas de contact, ni de famille sur place, s’engager sur cette piste est très dangereuse.

« Finalement, je vais rester en France »

Il y a encore de la place en France pour de jeunes ostéopathes dynamiques, compétents et bien formés.

Pour plus d’informations, rendez-vous également sur le site du ROF.
N’hésitez pas à corriger ce billet s’il comporte des erreurs en laissant un commentaire (avec référence pour vérification), toutes les recherches ont été effectuées par Internet, parfois la vérité est ailleurs.

Quoi qu’il en soit, je souhaite beaucoup de courage dans vos recherches!

15 réflexions sur « S’exporter en tant qu’ostéopathe – l’installation à l’étranger »

  1. Bonjour Mik, Je vous remercie pour votre commentaire et j’aimerais dans ce cas que vous puissiez m’apporter des informations nouvelles, car j’ai émis ses conclusions selon les informations que j’ai récolté.
    « L’article 14 du règlement du Collège des Médecin du Québec (CMQ) reconnait le diplôme de DO (doctor of osteopathic medecine) décerné dans une université américaine » –> lien ici: http://www.cmq.org/EtudiantsResidents/ExamensALDO/~/media/Files/ReglementsFR/2006%20reglem%20delivrance%20permis%20fr.pdf

    En 2008, un groupe s’est formé afin d’encadrer la pratique de l’ostéopathie http://www.opq.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/Actualites/Site_internet.pdf
    Au 17 mai 2011, cette situation n’avait pas avancée
    http://www.opq.gouv.qc.ca/actualites/communiques/detail/article/encadrement-de-la-pratique-de-losteopathie/

    J’attends donc les informations, afin de pouvoir modifier l’article – pour être au plus prêt de la situation actuelle.
    Merci,
    MD

  2. Bonjour,
    Je trouve votre très intéressant. J’aurai aimé savoir combien il y avait d’ostéopathe en Nouvelle-Calédonie et autres DOM TOM?

    Je vous remercie d’avance.

    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire. Je n’ai pas d’informations concernant la Nouvelles Calédonie, n’y ayant jamais voyagé. Je vous invite à continuer vos recherches par Internet, afin de trouver les ostéopathes qui seraient référencés. Bon courage dans vos recherche.
      MD

  3. Bonjour,

    Merci pour vos articles tres interessants. Je voulais avoir quelques details, si c’est possible, sur la facon dont vous avez gere votre couverture maladie/ retraite pendant vos sejours a l’etranger… Merci !
    AC

    1. Bonjour,
      Merci pour votre message et ses compliments! En ce qui concerne mes séjours à l’étranger, lors des périodes longues, étant en profession libérale j’ai fais une cession d’activité pour ne pas payer les charges URSSAF/retraite lors de mes déplacements. Pour ce qui est de la couverture maladie, ma caisse (la RSI) couvre les anciens cotisants pendant une durée de 3 ans après l’arrêt de l’activité. J’ai donc vérifié que mon assureur me couvrait (90 premiers jours du voyage) puis j’ai pris une assurance rapatriement pour la suite.
      Lorsque je pars pour de plus courts voyages (1 ou 2 mois) je continue de régler mes charges et vérifie simplement que mon assureur me couvre suffisamment par rapport au pays que je visite.
      A bientôt sur le blog!
      Marjolaine

  4. Bonjour, et merci pour votre article qui est très interessant.
    Connaissez vous la situation en espagne, si c’est reconnu et s’il y a des possibilités d’installation ( à Majorque par exemple)?
    Merci.
    Mylene

  5. Bonjour,

    Article très intéressant !!! Et chapeau de bouger autant en étant en libéral ;-)
    Je suis moi-même ostéopathe avec un projet d’expatriation a Singapour… Auriez-vous des conseils un peu plus précis concernant cette région ? Des contacts ? En sachant que j’ai un diplôme français… Auriez-vous des conseils sur la marche à suivre ?

    Je vous en remercie d’avance, votre exemple me motive vraiment à partir car je vois que cela est possible.
    Merci.

    1. Bonjour,
      Conseils: il faut le faire si on en a envie!!! Pas d’autres conseils à donner… faites vos propre expérience

      Bonne continuation
      Marjolaine Dey

  6. Bonjour!! merci pour votre article :)
    Concernant la situation au états unis, connaissez vous des ostéopathes qui s’y sont installés même avec un statut non officiel? j’aimerais beaucoup vivre quelque temps là bas et en profiter pour rencontrer des personnes qui pratiquent là bas, m’ouvrir à d’autres façons de travailler, par chance faire un stage chez un médecin ostéopathe D.O diplômé aux états unis aussi.
    si vous avez des contacts avec qui je pourrais échanger ca me ferait vraiment plaisir!!
    merci beaucoup d’avance!

    1. Merci à vous de votre lecture. J’ai quelques contacts, mais ils ont rencontré de grandes difficultés et ne souhaitent pas partager. Faites vos recherches et j’espère que vous trouverez vos propres contacts! Bon courage!

  7. Bonjour,
    Je suis franco-italienne, bilingue, et j’aimerais m’installer en Italie pour exercer ma future profession d’ostéopathe. Je connais donc la langue, la culture, la mentalité. Savez-vous si je pourrais m’y installer pour y exercer en tant qu’ostéopathe? Je sais que la profession n’est pas reconnue encore là-bas même si c’est en cours. Mais mon diplôme français pourrait-il être l’être?
    je vous remercie d’avance,

    1. D’après ce que j’ai compris, en Italie: tout est permis. C’est le moment d’émigrer avant le pays ne soit saturé. Comme en France il y a une dizaine d’années, des futurs-directeurs d’écoles d’ostéopathie se frottent les mains en vendant la peau de l’ours avant de l’avoir tué. La situation est en train de dégénérer et il n’y a (à ma connaissance) aucune limitation. Diplôme ou pas diplôme d’ailleurs! Bon voyage!

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