La médecine a connu un grand tournant au début du siècle dernier: les plus grands médecins et scientifiques ont réalisé que pour avancer dans leurs recherches, ils devaient avoir de meilleures méthodes. Ils ont réfléchi aux concepts de la fiabilité, la sensibilité et la reproductibilité. L’objectif étant de prouver qu’un remède était plus efficace qu’un autre; qu’il faisait plus de bien que de mal et qu’il fonctionnait sur une majorité de personnes.
Aujourd’hui, l’ostéopathie est devenue populaire, mais la recherche ne suit pas. L’ostéo mondiale est désorganisée, il n’y a pas assez d’ostéopathie dans les universités et centres de recherche et surtout il n’y a pas d’argent.
Pour moi, une des caractéristiques des ostéopathes et leur esprit pratique et clinique. Les ostéos n’aiment tout simplement pas perdre du temps à rechercher dans un labo ou faire des maths; ils veulent soigner leurs patients et apprendre tout en faisant.
En France, l’ostéopathe n’est plus une pratique illégale de la médecine depuis 10 ans. La recherche a avancé quasiment exponentiellement, mais pas encore assez vite. Les chercheurs-ostéopathes manquent de méthodologie et de rigueur. Ils ne font pas assez de maths, ne parlent pas assez anglais et ne réalisent pas l’importance de la reproductibilité.
Il y a de nombreuses études faites en ostéopathie. Pour pouvoir les appréhender, il faut comprendre leur niveau de preuve.
La base de l’ostéopathie, comme toute discipline, est composée des avis d’experts. Les experts et universitaires publient ensemble des cas et des séries de cas, afin d’informer les autres des travaux en cours.
Au troisième niveau, cette fine équipe met en place une méthodologie spécifique avec des groupes « contrôles » (des individus qui sont surveillés mais non traités pour étudier l’évolution naturelle de la maladie), qui permet de contrôler certains paramètres de l’étude en gardant de petits effectifs.
Au 5ème et 6ème niveau, les effectifs sont plus importants, il y a plusieurs groupes, les personnes participantes sont randomisées (assignées à des groupes au hasard), l’étude est prospective (le protocole est écrit, puis l’étude se déroule; plutôt que de rapporter un cas intéressant après l’avoir réalisé), les résultats sont précis, les biais sont analysés et la conclusion reste modeste.
Au dernier niveau: les analyses de toutes ces études à haut niveau de preuve, reproduite sur différentes populations, pas différents chercheurs à travers le monde. Lorsqu’une majorité des équipes de recherche dit qu’un traitement est efficace, il l’est vraiment (sauf conflit d’intérêt)
Alors les ostéos, qu’est-ce qu’on attend?