Ostéopathie et grossesse

Sujet difficile, voire tabou, la grossesse et l’accouchement restent un grand mystère pour tous, particulièrement les futurs parents. L’ostéopathie peut apporter des réponses, de la conception à l’accouchement, au suivi du nouveau-né et de la jeune maman.

La Maternité Selon Da Vinci

Le nombre de femmes enceintes venant consulter augmente chaque année: les symptômes principaux étant la lombalgie (douleurs dans le bas du dos), la dorsalgie (douleur dans le haut du dos), cervicalgie (douleurs dans le cou), les reflux acides, la constipation et les douleurs dans le bas ventre. Les séances d’ostéopathie semblent avoir un impact positif sur la future maman.

Des recherches ont été menées, notamment par le Prof. Licciardone (Licciardone et al, 2010), qui a publié une étude sur 144 femmes enceintes, qui ont vu leurs douleurs diminuer dans le groupe « ostéopathie » par rapport au groupe contrôle et au placébo.

Risque(s)?

Au cours des études sur le sujet, les chercheurs n’ont trouvé aucun risque supérieur chez les groupes de femmes enceintes traitées en ostéopathie, par rapport à une comparaison sans ostéopathie. Le risque zéro n’existe évidemment pas. Dans ma pratique de l’ostéopathie et par mon éducation anglo-saxonne, je préfère recevoir les femmes à partir du 2ème trimestre, simplement car le risque de fausse couche est le plus important dans les trois premiers mois.

J’ai évidemment déjà soulagé des femmes enceintes dans leur premier trimestre qui souffrait beaucoup (y compris ma très chère sœur, qui souffrait d’une double sciatique carabinée dés les premières semaines) en utilisant des techniques douces. Si les femmes peuvent attendre, elle sont en général d’accord pour prendre rendez-vous à partir du 4ème mois.

Pour moi, le débat est surtout éthique: imaginons qu’un ostéo soigne une femme enceinte, premier trimestre, et que dans les jours (ou les semaines) qui viennent, elle perd son enfant. Elle se posera toujours la question de la cause de cette perte: est-ce qu’elle ne s’est pas assez reposée? ou était-ce les hormones? une incompatibilité avec la vie? la séance d’ostéo? Je préfère faire attendre les femmes, afin qu’elles ne traversent pas cette épreuve douloureuse. Je peux leur conseiller des exercices à faire, une application locale de froid par exemple (non contre-indiquée pour les femmes enceinte) et surtout de demander conseil à leur médecin et/ou pharmacien.

Et l’accouchement?

Une étude de cas est en attente d’être publiée, une première mondiale, le suivi d’une femme pendant sa grossesse et pendant le travail jusqu’à l’accouchement! Grâce au travail du Dr. Smallwood, ostéopathe aux Etats-Unis, qui a suivi une femme à travers toute cette merveilleuse aventure de la grossesse. C’est une étude de cas, qui corrobore les résultats obtenus par une équipe allemande en 2010 (Nistler et al, 2010) sur 78 femmes primipares (première grossesse). Les résultats montrent une résultats cliniquement significatif, c’est à dire que le groupe « ostéo » a accouché plus vite (3 heures de réduction du temps de travail en moyenne), l’intensité de la douleur était de 37% moins élevé, il y a eu moins d’épisiotomies. En ce qui concerne les bébés, le score d’Apgar était inchangé (état du bébé à la naissance) mais il y a eu moins de complications dans le groupe ostéo. Le pH contrôlé dans le cordon ombilical a montré une meilleure santé des bébés dans le groupe « ostéo.

 

Les preuves dans la littérature

Les prématurés et grands prématurés obtiennent également des résultats lors d’une prise en charge ostéopathique précoce: prise de poids, rapidité de sortie de néo-nat… Tout ceci a été prouvé dans la littérature! Nous savons que l’ostéo a un impact positif sur le nouveau-né (Références à suivre, car en attente de publication d’une revue de littérature sur le sujet, dés que j’aurai une minute!)

L’allaitement semblerait également être facilité, la littérature sur le sujet est moins tranchée (Cornall, 2011) car il n’y a pas eu assez d’études sérieuses sur le sujet. Les données empiriques (dans mon expérience et ce que j’ai pu récolter d’autres professionnels) les ostéopathes ont parfois un rôle à jouer.

Les coliques infantiles

La définition des coliques surprend beaucoup de jeunes parents: rien à voir avec le ventre! C’est en fait un diagnostic qui suit la règle des trois: trois heures par jour, plus de 3 jours par semaine, pendant 3 semaines! Il y a beaucoup de littérature sur le sujet, la médecin allopathique soutient que 90% des cas est résolu à 4 mois. Mais comment attendre 4 mois de pleurs incessants lorsqu’on est parents?

L’ostéopathie peut apporter des solutions, dans certains cas, surtout si le suivi médical est insuffisant. J’apporterai plus de précisions sur le sujet dans un prochain post.

Bonne continuation aux Mamans, Papa, futur-Maman et futur-Papa, n’hésitez pas à commenter si vous avez des questions.
marjolainedey@gmail.com

 

Réferences:

Cornall D. A review of the breastfeeding literature relevant to osteopathic practice. International Journal of Osteopathic Medicine 2011;14(2):61–66

Licciardone JC, Buchanan S, Hensel KL, et al. Osteopathic manipulative treatment of back pain and related symptoms during pregnancy: a randomized controlled trial. Am J Obstet Gynecol 2010;202:43.e1-8.

Nistler G, Deutschmann U, Lenz D, Schwerla F. Osteopathy as a therapy during pregnancy: A randomised controlled trial. Oral Presentation Abstracts. International Journal of Osteopathic Medicine 2010;13:104–131

Smallwood CR, et al., Osteopathic manipulative treatment (OMT) during labor facilitates a natural, drug-free childbirth for a primigravida patient: A case report, International Journal of Osteopathic Medicine (2012), http://dx.doi.org/10.1016/j.ijosm.2012.10.005 (Article In Press)

 

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