recherche – Marjolaine Dey https://marjolainedey.com Ostéopathie Tue, 16 Dec 2014 19:47:31 +0000 fr-FR hourly 1 L’arthrose: est-ce que c’est normal? https://marjolainedey.com/arthrose/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=arthrose https://marjolainedey.com/arthrose/#comments Tue, 02 Dec 2014 18:50:54 +0000 http://marjolainedey.com/?p=680 Cet article L’arthrose: est-ce que c’est normal? est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

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Les méthodes d’imagerie permettent de connaître l’état de santé des articulations, notamment de la colonne vertébrale. Le radiologue rédige un compte-rendu, dans lequel est décrit tous les défauts visibles. Ce compte-rendu se retrouve ensuite entre les mains du patient.

Le diagnostic d’ « arthrose » semble être anxiogène, alors qu’il s’agit un processus tout à fait naturel, présent chez tous les mammifères. Il semblerait que plus l’animal est lourd, plus il y a de risque d’arthroses. Les petits animaux (rats, souris, chauve-souris) ont en général moins de signes d’arthrose que les plus gros (ours, chevreuil, loup). Le type de régime alimentaire ne semble pas faire varier la proportion d’arthrose. Elle est la plus forte sur la colonne vertébrale, suivi des métatarses et phalanges (pieds). Les chercheurs vétérinaires s’accordent pour dire que la majorité du temps, les changements dégénératifs ont lieu à partir de la fin de la puberté, mais peuvent être trouvé sur des plus jeunes. Plus d’informations sur le sujet en anglais dans cet excellent article, bien référencé.

L’arthrose peut parfois sembler impressionnante sur les radios et autres imageries, sans que cela entraine une gêne ou une douleur particulière.

Voici un exemple d’une dame de 86 ans à l’époque de la vidéo, gymnaste de son état – elle a, à son âge, certainement autant d’arthrose que n’importe quelle grand-mère.

Une méta-analyse confirme les données connues

Un article publié il y a quelques jours (27 novembre 2014) montre qu’il n’y a pas de lien entre les compte-rendus d’imagerie de la colonne vertébrale et la symptomatologie du patient. Ces informations sont bien connues, mais l’information ne semble pas bien passer auprès du public. Dans cet article, je prends le temps d’expliquer l’étude, une revue systématique de la littérature, ses résultats et conclusions.

Objectif de l’étude

La lombalgie particulièrement et les douleurs de dos en général coûtent très cher, affectant jusqu’à deux tiers des adultes au cours de leur vie. L’imagerie est devenue routinière dans le cas de douleurs aiguës, répétées, ou chroniques. Les diagnostics discaux (bombement, protrusion, fissure…) peuvent amener à penser que l’arthrose serait la cause de la douleur et entrainer une prise en charge médicamenteuse et/ou chirurgicale qui n’est pas toujours efficace.
L’objectif de l’étude est donc de déterminer la prévalence de l’arthrose vertébrale par catégorie d’âge chez des sujets asymptomatiques (n’ayant aucune douleur ou historique de douleur de dos).

Méthode

Un total de 11 chercheurs ont étudié 3 bases de données médicales, sur des textes de 1946 à 2014. La recherche était ciblée sur les problématiques vertébrales: dégénérescence des disques intervertébraux, spondylolisthésis et dégénérescence des articulations inter-vertébrales, dans des études radiologiques (radios, IRM, scanner). Les études étaient ensuite analysées pour être synthétisées dans des tableaux, la prévalence de l’arthrose en fonction de la catégorie d’âge et classé par décade (20, 30, 40, 50, 60, 70 et 80 ans).

Résultats

379 articles ont été étudiés, mais seuls 79 articles ont été retenus. Dans cette sélection, 33 seulement ont été analysés, car ils contenaient les informations nécessaires: sujet asymptomatique et classé par catégorie d’âge. Cela totalise 3110 individus.

Sur les 3110 individus étudiés, voici les résultats principaux:
– à 20 ans: 37% des sujets avaient une manifestation de dégénérescence discale, sans aucun symptôme.
– à 80 ans: 96% des sujets avaient une manifestation de dégénérescence discale, sans aucun symptôme.

Voici un tableau qui détail chacun des critères utilisés, par catégorie d’âge:

arthrose
disk degeneration: dégénérescence du disque
disk signal loss: perte de signal
disk height loss: perte de hauteur entre deux vertèbres
disk bulge: bombement discal
disk protrusion: protrusion
annular fissure: fissure du disque
facet degeneration: dégénérescence de l’articulation inter-vertébrale
spondylolisthesis: spondylolisthésis

Discussion

La prévalence très élevée de signe d’arthrose dés 20 ans, et présente quasiment à 50% à partir de l’âge de 40 ans montre que les signes d’arthroses ne causent pas de douleurs, car ces sujets étaient tous asymptomatiques (sans douleur). Les auteurs argument que lorsqu’un patient souffrant de douleurs fait une imagerie, le radiologue ne peut conclure que c’est l’arthrose qui entraine ces douleurs. Ces résultats devraient être considéré comme normal et en lien avec l’âge de la personne, plutôt que comme un procédé pathologique ayant besoin d’être traité.

Certaines études ont réussi à mettre en lien les protrusions discales et la symptomatologie du patient: une étude sur des jeunes finnois de 21 ans. Les hernies discales importantes semblaient avoir un lien statistiquement significatif avec des douleurs persistentes, mais ont également été détectées chez des jeunes sans symptômes.
Association of modic changes, Schmorl’s nodes, spondylolytic defects, high-intensity zone lesions, disc herniations, and radial tears with low back symptom severity among young Finnish adults.
Takatalo J, Karppinen J, Niinimäki J, Taimela S, Mutanen P, Sequeiros RB, Näyhä S, Järvelin MR, Kyllönen E, Tervonen O.
Spine (Phila Pa 1976). 2012 Jun 15;37(14):1231-9. doi: 10.1097/BRS.0b013e3182443855.

Il n’y a à ce jour, pas de revue systématique de la littérature qui montre un lien entre les compte-rendus d’imagerie et la symptomatologie de la personne, ni de relation entre le traitement chirurgical de l’arthrose et l’amélioration des symptômes.

Limites et biais.

Cette étude est basée sur la littérature déjà publiée, elle est donc rétrospective: les radiologues des différentes études n’utilisaient peut être pas la même sensibilité vis à vis de l’interprétation des clichés. Les sujets des études ont généralement été recrutés sur la base de volontariat et ne représentent peut être pas toute la population. Il peut y avoir un biais de sélection, ainsi que de publication.
Les études ont été publiées au fil des années et n’observent peut être pas toutes la même qualité méthodologique. Les auteurs concluent que malgré ces limitations, leurs résultats rejoignent les conclusions d’autres études similaires.

Conclusion

La population générale ne souffrant pas du dos présente des signes d’arthroses qui semblent être proportionnel à l’âge.
Les résultats d’imagerie ne sont pas systématiquement en lien avec les symptômes du patient. Ils dépendent du tableau clinique de chaque patient.

W. Brinjikji, P.H. Luetmer, B. Comstock, B.W. Bresnahan, L.E. Chen, R.A. Deyo, S. Halabi, J.A. Turner, A.L. Avins, K. James, J.T. Wald, D.F. Kallmes, and J.G. Jarvik
Systematic Literature Review of Imaging Features of Spinal Degeneration in Asymptomatic Populations
AJNR Am. J. Neuroradiol. 2014 : ajnr.A4173v1-0.
Lien internet en texte intégral

 

Et l’ostéopathie dans tout ça?

Pour répondre à la fameuse question « est-ce que l’ostéopathie peut traiter l’arthrose? » je dirai que la réponse est un peu plus complexe… L’arthrose étant un processus dégénératif normal, l’ostéo n’y peut pas grand chose. En revanche, si un patient présente une douleur, qu’il passe une imagerie et que le diagnostic est simplement celui d’ « arthrose », l’ostéopathie peut avoir un rôle à jouer, car l’ostéopathe se concentrera sur un examen détaillé afin de comprendre si la douleur provient réellement de l’arthrose, ou d’une autre cause. Ainsi, il peut arriver d’avoir du succès dans le traitement des cas  » d’arthrose » en ostéopathie; même si une nouvelle radio ou IRM montrerait que rien n’a changé dans le dos!

Il existe des conseils pour éviter de développer des douleurs qui pourraient être liées à l’arthrose: ils sont les mêmes que toutes les autres douleurs et sont liés à une bonne hygiène de vie- poids de forme, activité physique, alimentation équilibrée et détente. Les ennemis de toujours: la sédentarité, la malbouffe, la cigarette et autres drogues, le stress… Alors, au boulot!

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Cochrane France: un bon moyen de se tenir informé, exemple les vaccins contre la grippe https://marjolainedey.com/cochrane-grippe/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=cochrane-grippe https://marjolainedey.com/cochrane-grippe/#comments Wed, 19 Nov 2014 23:57:55 +0000 http://marjolainedey.wordpress.com/?p=553 Cet article Cochrane France: un bon moyen de se tenir informé, exemple les vaccins contre la grippe est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

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Vous êtes de plus en plus nombreux à lire mon blog, surtout depuis que j’ai retrouvé les clés et que je me suis organisée pour prendre le temps de publier de nouveaux articles. Je vous remercie, car les commentaires, messages privés et partages m’encouragent à continuer.

Grâce à mon confrère et ami Laurent Fabre, j’ai trouvé le lien vers un article très intéressant sur Cochrane et je voulais partager avec vous cette possibilité de lire des résumés de la meilleure qualité possible en français.

Cochrane, qu’est-ce que c’est? (source: site Cochrane France)

La Collaboration Cochrane est une organisation internationale indépendante sans but lucratif, financée par une variété de sources, dont des gouvernements, des universités, des fondations hospitalières, des organismes caritatifs et des dons personnels.

Selon la vision de la Cochrane, la prise de décision en matière de soins de santé doit être informée par des preuves de haute qualité et à jour, issues de la recherche. Chaque revue systématique Cochrane aborde une question spécifique, sur laquelle une équipe de chercheurs dévoués trouve et examine alors les études cliniques pertinentes, de manière systématique et impartiale, et traduit les résultats en informations utilisables. Parfois ces revues fournissent des données probantes sur l’efficacité ou non d’un traitement donné, ou sur ses effets secondaires. D’autres fois, la conclusion de la revue est qu’il n’existe pas suffisamment de preuves de haute qualité pour répondre à la question – mais il est important de savoir ce que nous ne savons pas.

Qu’est-ce qu’une revue Cochrane ?

Les revues Cochrane examinent les essais cliniques sur les soins de santé. Elles éclairent les effets des traitements médicaux utilisés pour soigner les patients. Les revues Cochrane sont internationalement reconnues comme la meilleure norme en matière de soins de santé fondés sur des preuves.

 

La revue systématique selon Cochrane
La revue systématique selon Cochrane

 

Chaque revue examine une question clairement définie, par exemple : Les antibiotiques réduisent-ils les symptômes d’un mal de gorge ? D’abord, il faut trouver toutes les recherches sur ce sujet. Puis, la qualité des études existantes est comparée à des directives strictes.
Les données obtenues sont collationnées pour établir s’il existe des preuves décisives de l’efficacité ou non d’un traitement donné. Par ailleurs, les revues sont mises à jour régulièrement afin de garantir que les décisions que vous prenez sont fondées sur l’information la plus récente et fiable.

 

Exemple: les vaccins contre la grippe

Je cherche des informations sur le vaccin, car mon médecin m’en a parlé et je veux savoir ce que la science dit des vaccins, avant de prendre la décision de vacciner ma famille.

Je me rends sur: http://fr.summaries.cochrane.org/ et je tape dans la barre de recherche les mots-clés que je souhaite utiliser, comme dans Google. Cochrane a fait beaucoup de progrès sur son moteur de recherche et l’algorithme utilisé, il est maintenant très simple d’utilisation. (je viens d’apprendre grâce à Google d’ailleurs que le terme « algorithme » est un nom masculin!)

Exemple: vaccins contre la grippe adulte; ou vaccins contre la grippe enfant.

Je navigue entre les différents résumés qui m’intéressent. Le premier, une mise à jour récente: Les vaccins pour prévenir la grippe chez les adultes en bonne santé. Je lis le résumé: tout d’abord, il y a la question posée – les vaccins sont-ils efficaces? les vaccins ont-ils des effets indésirables?

Il y a ensuite une contextualisation, pour me permettre de comprendre le sujet, ici par exemple j’apprends pleins de choses!

« Plus de 200 virus sont à l’origine de la grippe et du SAG, produisant les mêmes symptômes (fièvre, maux de tête, douleurs, toux et écoulement nasal). Sans tests de laboratoire, les médecins ne peuvent pas les distinguer, puisque toutes ces affections durent pendant plusieurs jours et entrainent rarement le décès ou une maladie grave. Au mieux, les vaccins pourraient seulement être efficaces contre les grippes A et B, qui représentent environ 10 % de tous les virus en circulation. Chaque année, l’Organisation mondiale de la Santé estime quelles souches virales devraient être incluses dans les vaccinations de la saison suivante. « 

Le résumé contient ensuite les informations sur les textes étudiés, ici 90 rapports pour 116 études, à jour en mai 2013. « L’impact véritable des biais n’a pas pu être déterminé dans environ 70 % des études incluses. Environ 20 % des études incluses (principalement des études de cohorte) présentaient un risque élevé de biais. Près de 10 % étaient de bonne qualité méthodologique. »

J’apprends donc qu’il faut vacciner au moins la moitié de la population pour éviter certaines formes de grippes, et 71% pour prévenir l’apparition du syndrome d’allure grippal (SAG), de plus la vaccination « ne montre aucun effet appréciable sur le nombre de jours de travail perdus ou d’hospitalisation ». Euh… c’était pas ça le but?? bon, je continue à lire…
Pour mes patientes attendant un enfant: « La protection contre le SAG fournie par l’administration de vaccin antigrippal inactivé aux femmes enceintes est incertaine ou au moins très limitées ; l’effet sur leur nouveau-nés n’est pas statistiquement significatif. »

Demicheli V, Jefferson T, Al-Ansary LA, Ferroni E, Rivetti A, Di Pietrantonj C. Vaccines for preventing influenza in healthy adults. Cochrane Database of Systematic Reviews 2014, Issue 3. Art. No.: CD001269. DOI: 10.1002/14651858.CD001269.pub5

Intéressant! Je continue mes lectures!

La vaccination pour la prévention de la grippe chez les enfants en bonne santé

La conclusion: « Les auteurs de la revue ont trouvé que chez les enfants âgés de plus de deux ans, les vaccins par spray nasal fabriqués à partir des virus de la grippe atténués étaient plus efficaces pour prévenir la maladie provoquée par le virus de la grippe que les vaccins injectés fabriqués à partir du virus inactivé. Aucun des types n’a été particulièrement efficace pour prévenir le « syndrome grippal » provoqué par d’autres types de virus. Chez les enfants âgés de moins de deux ans, l’efficacité du vaccin à virus inactivé était similaire à celle du placebo. Il n’a pas été possible d’analyser l’innocuité des vaccins à partir des études en raison du manque de standardisation de l’information donnée, mais très peu d’informations ont été trouvées sur l’innocuité des vaccins à virus inactivés, le type de vaccin le plus fréquemment utilisé chez les jeunes enfants. » 

Jefferson T, Rivetti A, Di Pietrantonj C, Demicheli V, Ferroni E. Vaccines for preventing influenza in healthy children. Cochrane Database of Systematic Reviews 2012, Issue 8. Art. No.: CD004879. DOI: 10.1002/14651858.CD004879.pub4

Ok! Donc des organisations mondialement reconnues me demandent de vacciner mes enfants, mais Cochrane – le plus haut niveau de preuve disponible – m’informe qu’aucune étude ne montre une réelle efficacité du vaccin le plus utilisé, ni aucune étude sur son innocuité. C’est chouette d’être bien informé. Cette information est disponible, en français, en langage compréhensible par beaucoup! Nous pouvons nous informer.

 

Je continue à naviguer… Je pense à ma grand-mère qui se fait vacciner chaque année religieusement.

Vaccins pour la prévention de la grippe saisonnière et ses complications chez les personnes de 65 ans et plus

« Compte tenu du peu d’essais de bonne qualité disponibles, les résultats se fondent principalement sur des études non expérimentales (observationnelles) qui présentent un risque de biais plus important. Parmi les vaccins antigrippaux, les vaccins trivalents inactivés sont les plus utilisés. Les preuves disponibles étant de faible qualité, aucune conclusion à l’égard des effets des vaccins antigrippaux sur les personnes de 65 ans et plus ne peut être tirée. Sur le plan de la santé publique, le profil d’innocuité des vaccins semble être acceptable. »

Jefferson T, Di Pietrantonj C, Al-Ansary LA, Ferroni E, Thorning S, Thomas RE. Vaccines for preventing influenza in the elderly. Cochrane Database of Systematic Reviews 2010, Issue 2. Art. No.: CD004876. DOI: 10.1002/14651858.CD004876.pub3

Bon au moins pour Mamie, je sais qu’il ne semble pas avoir trop d’innocuité, mais il n’y a aucune preuve scientifiquement prouvée pour montrer que les vaccins sont efficaces. C’est déjà rassurant! (je suis de nature très optimiste)

Et moi? Je travaille avec beaucoup de personnes âgées!

Vaccination antigrippale pour les travailleurs de la santé travaillant avec des personnes âgées

Là, pas de chance. Il n’y a pas de résumé disponible en français. Je vais voir mon meilleur ami, Google Translate et je fais un simple copier-coller. Voici ce que je découvre:

« Il n’y a aucune preuve que seule la vaccination des travailleurs de la santé empêche la grippe ou ses complications (infection des voies respiratoires inférieures, de l’hospitalisation ou de décès dus à une infection des voies respiratoires inférieures) chez les individus âgés de 60 ans ou plus dans institutions pour personnes âgées (LTCIs in english) et donc aucune preuve d’imposer la vaccination obligatoire de travailleurs de la santé. D’autres interventions, telles que le lavage des mains, masques, la détection précoce de la grippe avec des écouvillons nasaux, des antiviraux, la quarantaine, limitant les visiteurs et demandant aux travailleurs des soins de santé avec une maladie de type grippal de ne pas se présenter au travail, pourrait protéger les personnes de plus de 60 dans LTCIs. De haute qualité randomisé combinaisons de tests d’essais de ces interventions sont nécessaires. »

Thomas RE, Jefferson T, Lasserson TJ. Influenza vaccination for healthcare workers who care for people aged 60 or older living in long-term care institutions. Cochrane Database of Systematic Reviews 2013, Issue 7. Art. No.: CD005187. DOI: 10.1002/14651858.CD005187.pub4

Et bien, cette année, grâce à ces informations, je pourrais faire un choix informé avec un réel consentement sur cette information.

Par contre, quand je pense à l’argent que je donne au quotidien pour financer ce genre de campagne de vaccination, alors qu’aucune preuve ne montre son efficacité, ça me fait quand même un peu mal au c… ! (au coeur évidemment)

 

Bonne(s) lecture(s)

Sparadrap_Piqure

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Méta-analyse sur la prise en charge ostéopathique de la lombalgie idiopathique, ou l’ostéo ça marche sur les douleurs du bas du dos ou pas? https://marjolainedey.com/meta-analyse2014/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=meta-analyse2014 https://marjolainedey.com/meta-analyse2014/#comments Mon, 17 Nov 2014 21:59:07 +0000 http://marjolainedey.wordpress.com/?p=541 Cet article Méta-analyse sur la prise en charge ostéopathique de la lombalgie idiopathique, ou l’ostéo ça marche sur les douleurs du bas du dos ou pas? est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

Enfin ! Une revue systématique de la littérature ostéopathique et méta-analyse sur la prise en charge ostéopathique de la lombalgie idiopathique. … Continuer la lecture

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Enfin ! Une revue systématique de la littérature ostéopathique et méta-analyse sur la prise en charge ostéopathique de la lombalgie idiopathique.

Qu’est-ce que ça veut dire?

Lorsqu’une équipe de recherche publie une information, elle écrit un article dans lequel elle pose une question et tente d’y répondre par un protocole répondant à une méthodologie stricte. Un seul article ne prouve rien, il faut que plusieurs équipes de recherche à travers le monde se pose la même question, y réponde et publie. Ensuite, des petits malins décident de rassembler toutes ces informations, de les synthétiser, de les analyser et de les publier: on appelle ça une revue de la littérature. Il y a des subtilités entre les revues, les analyses systématiques et les méta-analyses, je vous recommande ce blog pour en savoir plus. Parfois certaines personnes parlant dans certaines émissions télévisuelles me mettent en colère en confondant les deux, donc quand on est pas sûr, mieux vaut parler de « revue de littérature » ça fait chic et au moins on est sûr de ne pas se tromper.
En tout cas on a ici le top du top, la crème de la crème (sans lactose) au niveau synthèse des articles publiés au sujet des douleurs des lombaires (lombalgie) sans cause pathologique (idiopathique) avec une prise en charge ostéopathique. Donc la question est: lorsqu’on résume les articles scientifiques publiés aujourd’hui, peut-on conclure que l’ostéopathie est efficace pour soigner la lombalgie?

Les ostéopathes l’attendaient, les détracteurs de l’ostéopathie aussi ! C’est une équipe ostéopathique internationale qui a pré-publié en Open Access le fruit de leurs travaux. (Open Access = l’article est disponible en version intégrale gratuitement, le futur de la recherche mais la plaie des revues et éditeurs tels Elsevier qui passent à côté d’argent facile…)

Cet article, on l’attendait depuis longtemps : l’abstract préliminaire était révélé lors d’un congrès en Allemagne en octobre 2013. Les recherches de la littérature avaient été réalisées fin 2012. C’est le temps que prennent l’analyse des articles, les conclusions des auteurs et surtout le processus de rédaction et de publication qui peut être très long.

La Méta-Analyse : pourquoi est-ce nécessaire ?

Lorsqu’un article est publié sur un sujet, il est nécessaire de reproduire celui-ci plusieurs fois, par des équipes différentes dans de nombreux pays. Ensuite, tous ces articles sont analysés et synthétisés afin de savoir si tous les articles convergent dans la même direction et pour pouvoir ainsi tirer des conclusions sur un sujet. (la répétition c’est la pédagogie) (La pédagogie: c’est la répétition)

La première méta-analyse avait été publiée en 2005 par Licciardone, mais elle était tout à fait imparfaite : tout d’abord, il n’y avait que 8 articles sélectionnés. Ensuite, les populations n’étaient pas comparables (femmes ménopausées comparées à des sportifs par exemple). Enfin, la critique principale portait sur le fait que certains articles parlaient d’une technique unique et étaient comparés à une prise en charge holistique et personnalisé de chaque patient. L’ostéopathie ne pouvant se résumer à une technique, les conclusions sont ainsi biaisés. Licciardone et son équipe avaient tout de même réalisé des calculs afin de connaitre l’importance statistique de ces études, les résultats étaient plutôt favorables à l’ostéopathie mais la conclusion finale toujours la même : en l’état, rien ne permet de conclure de manière définitive.
Une autre revue publiée en 2012 d’Orrock et Myers avait moins fait parler d’elle, car seules deux études avaient été retenues, sur le thème de la lombalgie basse idiopathique. Aucunes conclusions n’avaient été possibles, quoi qu’il en soit cette revue mettait en avant les points nécessaires pour faire avancer la recherche : comment mettre en place une étude clinique sérieuse en ostéopathie.

En 10 ans, la recherche a beaucoup progressé en ostéopathie : elle s’est surtout professionnalisée. Aujourd’hui, il existe des postes de recherche à temps plein ! Des ostéopathes qui ont laissés derrière eux leurs cabinets pour faire avancer la recherche. A ma connaissance, en France, il n’existe pas d’ostéopathe chercheur à temps plein. J’en connais au Royaume-Uni, en Allemagne, en Australie et aux Etats-Unis.
Il y a plusieurs grandes difficultés en ostéopathie : le principe du placébo ostéopathique, l’impossibilité du double aveugle, les critères d’évaluation objectifs et la mise en œuvre de travaux de recherche non subventionnés.

Objectif de l’étude

Objectif : analyser l’efficacité de la prise en charge ostéopathique (en anglais : osteopathic manipulative treatment, ou OMT) lors de lombalgie idiopathique sur les critères de douleur et de capacité fonctionnelle (critères subjectifs).

Définitions

Les auteurs définissent d’abord la lombalgie (low back pain) idiopathique dans son contexte : étant très commune dans nos sociétés développées, les conséquences économiques sont importantes, ainsi que la baisse de la qualité de vie.

Puis les auteurs définissent également la lombalgie chez les femmes enceintes et en post-partum. Il est estimé que les 40 à 50% des femmes enceintes souffrent de lombalgies, avec une prévalence supérieure à mesure que la grossesse progresse. En post-partum, il serait estimé que 28% des femmes à 3 mois, 50% à 5 mois et 67% à 12 mois souffrent de lombalgie.

Ostéopathie : « L’ostéopathie est une approche de santé qui met l’accent sur le rôle du
système musculo-squelettique sur celle-ci et favorise le fonctionnement optimal des tissus de l’organisme par l’utilisation d’une variété de techniques manuelles pour améliorer les fonctions du corps [19]. (…) La prise en charge ostéopathique (osteopathic manipulative treatment : OMT) implique généralement une gamme éclectique de techniques manuelles, qui peuvent comprendre des étirements, des manipulations vertébrales, des techniques isométrique de contracté-relâché dites « d’énergie musculaire », des techniques viscérales, des conseils d’hygiène de vie et de mouvements. Le traitement est caractérisé par une approche holistique du patient et l’OMT peut être appliqué à un grand nombre de régions du corps, parfois éloignées de la zone symptomatique, selon le jugement clinique du praticien [référence 19-21] »

Objectif

L’objectif de l’article était d’examiner l’efficacité de l’OMT pour améliorer la douleur et le statut fonctionnel de patients adultes souffrants de lombalgies idiopathiques, par rapport à un groupe contrôle (soit pas de traitement, soit une techniques « sham » ou placebo, ou un autre traitement afin de comparer l’efficacité de l’ostéopathie) dans une étude randomisée.
[ndlr : cet objectif est le même que les deux revues systématiques publiées antérieurement, mais avec des critères de sélection légèrement différents et un nombre croissant d’article publiés ces dernières années]
Les auteurs suivent les lignes de conduite de la Collaboration Cochrane, qui indique de chercher dans les revues publiées mais également la littérature « grise » d’études non publiées.

Méthodes

Type d’études : études cliniques randomisées, publiées ou non dans toutes les langues.
Type de participants : adultes (>18 ans) avec lombalgies idiopathiques (de la 12ème côte à la région pelvienne) sans limitation de durée (aigüe et chronique) avec exclusion les études incluant des participants ayant des causes connues à leurs lombalgies (par exemple : fracture de tassement, tumeurs, métastases, infections…)
Type d’interventions : la prise en charge devait être réalisée par un praticien ostéopathe, qui avait un choix de techniques selon son jugement clinique, sans restriction de techniques ni de protocole standardisé. Cette approche éclectique et pragmatique semble représenter la réalité de la pratique ostéopathique dans le monde. Les études sur une technique unique étaient exclues.
Type de comparaisons : les études pouvaient comporter tout type de groupe contrôle.
Type de critères d’évaluations : seuls les évaluations réalisées par le patient ont été évaluées (critères subjectifs)
Critères primaires : douleurs et fonction (échelle EVA ou NRS, questionnaires type McGill, Roland-Morris, Oswestry…). Pour la méta-analyse, les chiffres utilisés étaient ceux au plus près de la mesure des 3 mois.
Critère secondaire : effets indésirables.

Recherche : octobre 2013 – Cochrane CENTRAL, MEDLINE, Embase, CINAHL, PEDro, OSTMED.DR, osteopathic web research + recherche manuelle par rapport aux références des articles sélectionnées et recherche personnelle (congrès, communications web…)
Mots-clés : low back pain, back pain, lumbopelvic pain, dorsalgia, osteopathic manipulative treatment, OMT, osteopathic medicine.

Sélection des études : les 3 auteurs ont fait leurs recherches de manière indépendante, puis ont lu les titres et les abstracts. Les études ayant les critères d’inclusion furent lues dans leur intégralité, puis évaluées par chacun des auteurs pour l’inclusion dans l’étude. Les données des études étaient ensuite sélectionnées et standardisées indépendamment par chaque auteur.

Résultats

307 études ont été identifiées. 31 études ont été évaluées et 16 exclues. Sur les 15 restantes:
– 10 sur l’efficacité de l’OMT pour les lombalgie idiopathique;
– 3 sur l’efficacité de l’OMT chez les femmes enceintes;
– 2 sur l’efficacité de l’OMT en post-partum.
Sur ces études, 12 avaient une qualité méthodologique élevée.

Les articles ont montré que l’OMT avait une valeur significative sur le soulagement de la douleur et l’état fonctionnel dans le cas de douleurs aigües, de douleurs chroniques, ainsi que chez les femmes enceintes et en post-partum.

Nous avons identifié 307 études . Trente et un ont été évalués et 16 exclus . Sur les 15 études examinées , 10 ont étudié l'efficacité de l'OMT pour LBP non spécifique , 3 effet de l'OMT pour LBP chez les femmes enceintes , et 2 effet de l'OMT pour LBP chez les femmes en post-partum . Douze avait un faible risque de biais . Preuves de qualité modérée suggéré OMT a eu un effet significatif sur le soulagement de la douleur ( MD , -12,91 ; IC à 95% , -20,00 à -5,82 ) et l'état fonctionnel ( SMD , -0,36 ; IC à 95% , de -0,58 à -0,14 ) à la phase aiguë et LBP chronique non spécifique . Dans LBP chronique non spécifique , preuve de qualité moyenne a suggéré une différence significative en faveur de l'OMT sur la douleur ( MD , -14,93 ; IC à 95% , -25,18 à -4,68 ) et l'état fonctionnel ( SMD , -0,32 ; IC à 95% , -0.58 à -0,07 ) . Pour LBP non spécifique à la grossesse , données de faible qualité a suggéré une différence significative en faveur de l'OMT pour la douleur ( MD , -23,01 ; IC à 95% , -44,13 à -1,88 ) et l'état fonctionnel ( SMD , -0,80 ; IC à 95% , - 1,36 à -0,23 ) , alors que des preuves de qualité modérée suggéré une différence significative en faveur de l'OMT pour la douleur ( MD , -41,85 ; IC à 95% , -49,43 à -34,27 ) et l'état fonctionnel ( SMD , -1,78 ; IC à 95% , -2,21 à -1,35 ) dans LBP non spécifique

Conclusion

Cette analyse a montré que la prise en charge en ostéopathie avec des Eeffets cliniquement significatifs pour réduire la douleur et améliorer l’état fonctionnel chez les patients souffrant de lombalgie aiguë non spécifique et chronique; ainsi que dans le cas de douleurs lombaires chez les femmes enceintes et les nouvelles mères à 3 mois après le traitement.
Les auteurs recommandent des essais cliniques  plus grands, de haute qualité, contrôlés randomisés avec groupes de comparaison robustes.

La recherche avance…

 

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Référence:
Osteopathic manipulative treatment for nonspecific low back pain: a systematic review and meta-analysis. Franke H, Franck JA, Fryer G. BMC Musculoskeletal Disorders 2014, 15:286 doi:10.1186/1471-2474-15-286.
The electronic version of this article is the complete one and can be found online at: http://www.biomedcentral.com/1471-2474/15/286 (Open Access)

Les auteurs:
Helge Franke est un praticien de santé « Heilpraktiker » en Allemagne, depuis 1985. Il a ensuite étudié la chiropratixie et ensuite l’ostéopathie. Il a concrétisé son projet ostéopathique en faisant un Master de recherche clinique ostéopathique à Kirksville, Missouri (USA). Il est également éditeur en chef de la revue « Osteopathische Medizin » d’Elservier en Allemagne. Il avait critiqué la première méta-analyse réalisée par Licciardone en 2005 – car la qualité des études sélectionnées n’était pas suffisante. H. Franke a également aidé à créer l’institut allemand des études ostéopathiques en Allemagne.

Jan-David Franke est un illustre inconnu qui étudie à l’université de Bremen (undergraduate – c’est-à-dire en étude niveau license soit bac +3), il signe son article depuis l’université de Victoria à Melbourne (dont Gary Fryer est le principal responsable). Inconnu, pas pour longtemps, car son nom est désormais en 2ème auteur d’un des articles les plus importants de ces 10 dernières années ! Aurait-il un lien familial avec Helge?

Dr. Gary Fryer n’est plus à présenter… c’est un ostéopathe de renom qui a écrit de nombreux livres sur les techniques ostéopathiques, a publié des dizaines d’articles – notamment sur les techniques d’énergie musculaire – après un doctorat en ostéopathie en 2007 à l’université de Victoria en Australie, il a passé 2 ans à Kirksville (USA) sur des projets de recherche ostéopathique. Et là; sur la photo, je suis super fière.

Gary Fryer et Marjolaine Dey
Gary Fryer et Marjolaine Dey – 2012

Marjolaine Dey: votre bloggueuse qui a retrouvé le chemin de son blog. Merci de me lire, ça me fait plaisir et me motive à continuer.
PS: oui, je suis plutôt grande.

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Le lait dans la recherche https://marjolainedey.com/le-lait-dans-la-recherche/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=le-lait-dans-la-recherche https://marjolainedey.com/le-lait-dans-la-recherche/#respond Sat, 15 Nov 2014 21:57:27 +0000 http://marjolainedey.wordpress.com/?p=530 Cet article Le lait dans la recherche est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

Ah le lait! Aliment basique des bébés mammifères, il fait beaucoup parler de lui en ce moment. Que vous soyez … Continuer la lecture

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Ah le lait! Aliment basique des bébés mammifères, il fait beaucoup parler de lui en ce moment. Que vous soyez futurs-parents, adultes ou seniors, vous vous posez peut être des questions par rapport à votre consommation de lait. Informez-vous afin de comprendre les détails de la question afin de prendre une bonne décision pour vous.

Qu’en est-il?

Dés la naissance, le petit d’homme consomme du lait – cela est essentiel à la vie. Aujourd’hui, en France, chaque Maman a le droit de choisir le type d’alimentation qu’elle souhaite donner à son bébé. Il y a controverse sur le sujet, avec les pros et les antis, personnellement je suis toujours du côté des parents, peu importe leur choix.

Un chiffre pour étonner les mamans: en France, le taux d’allaitement maternel est d’environ 74% (dont 59% exclusif) à la naissance et 39% à 3 mois (Salanave B, de Launay C, Boudet-Berquier J, Castetbon K. Durée de l’allaitement maternel en France (Épifane 2012-2013). Bull Epidémiol Hebd. 2014;(27):450-7. http://www.invs.sante.fr/beh/2014/27/2014_27_2.html)
La médiane est donc de 3,5 semaines d’allaitement exclusif pour les bébés français.

epifane

Selon les chiffres de la Norvège (2007), près de 99% des enfants étaient allaités à la naissance, les taux d’allaitement maternels à 3, 6 et 12 mois étaient, respectivement, de 89%, 82% et 46%. A 3 mois, c’est quasiment 9 mamans sur 10! (Kristiansen AL, Lande B, Øverby NC, Andersen LF. Factors associated with exclusive breast-feeding and breast-feeding in Norway. Public Health Nutr. 2010;13(12):2087-96)

Les femmes allaitent davantage si elles ont un niveau d’études supérieur, si elles sont plus âgées, mariées, qu’elles n’ont pas fumé pendant la grossesse, ont suivi des cours de préparation à l’accouchement, ont eu un contact peau à peau avec leur bébé dans l’heure suivant l’accouchement, et surtout si leur conjoint a une perception positive de la femme qui allaite.

De nombreuses associations comme la leche league, coordination allaitement, solidarilait travaillent pour informer la population afin que chaque femme fasse le bon choix pour elle et son bébé.

 

Les derniers articles sur le lait infantile

Le lait infantile permet au bébé de grandir et de s’épanouir, lorsque l’allaitement n’est pas le choix de la Maman.

En cherchant bien, j’arrive à trouver un point positif dans la recherche en faveur du biberon. Un lien aurait été décelé entre le manque de vitamine D chez la femme enceinte puis chez le bébé dans les premières semaines de vie, qui pourrait être un facteur dans le développement de plagiocéphalie (crâne plat) – ainsi, le lait infantile étant parfaitement formulé en vitamine D, le taux est ainsi assuré chez le bébé. En France, les femmes qui allaitent prennent des compléments alimentaires dans ce but.
Weernink MG1, van Wijk RM, Groothuis-Oudshoorn CG, Lanting CI, Grant CC, van Vlimmeren LA, Boere-Boonekamp MM. Insufficient vitamin D supplement use during pregnancy and early childhood: a risk factor for positional skull deformation. Matern Child Nutr. 2014 Nov 8. doi: 10.1111/mcn.12153. [Epub ahead of print]

Tous les articles de recherche montrent que le lait maternel est meilleur pour le bébé, la maman et le budget de la sécurité sociale. Une dernière étude de 2014 sur le sujet montre un lien entre la prise de poids plus rapide chez les bébés nourris au lait infantile (infant formula) et le développement d’allergie et d’obésité. Melnik CB. The potential mechanistic link between allergy and obesity development and infant formula feeding.  Allergy, Asthma & Clinical Immunology 2014, 10:37  doi:10.1186/1710-1492-10-37 (lien)

 

La recherche sur le lait chez les adultes

Il y a de multiples études sur le bénéfices du lait sur la croissance des os, sur la santé en général et même des campagnes de pub qui nous disent qu’il faut consommer plusieurs produits laitiers par jour (des sensations pures). Ces produits contiennent 18 des 22 nutriments essentiels à la vie, donc ils sont utiles pour s’assurer d’avoir tout ce dont un adulte à besoin tout au long de sa vie!
Dairy in Adulthood: From Foods to Nutrient Interactions on Bone and Skeletal Muscle Health Jean-Philippe Bonjour, Marius Kraenzlin, Régis Levasseur, Michelle Warren, Susan Whiting. J Am Coll Nutr. 2013 August; 32(4): 251–263. Published online 2013 September 9. doi: 10.1080/07315724.2013.816604

Environ 35% des humains adultes continuent à produire la lactase, enzyme servant à digérer le lait, et les autres que font-ils?? Gerbault, P., Roffet-Salque, M., Evershed, R. P. and Thomas, M. G. (2013), How long have adult humans been consuming milk?. IUBMB Life, 65: 983–990. doi: 10.1002/iub.1227

Ce qui fait réfléchir beaucoup de scientifiques et donne lieu à d’énormes études épidémiologiques (étude de la population) sur le sujet. La dernière en date a été publiée le 28 octobre dans le BMJ (revue médicale britannique de très haut niveau) et concerne 61 433 femmes Suédoises et 45 339 hommes Suédois, soit 106 772 suédois (ce qui fait, ma foi, beaucoup de suédois et combien de meubles ikea?) donc environ 1% de la population suivi pendant 20,1 ans.

L’auteur explique que dans le lait il y a des nutriments essentiels, mais il y a également de la D-galactose qui peut avoir des effets secondaires. Dans les études réalisées sur des animaux, cette molécule est associée à de nombreuses maladies métaboliques ainsi qu’un vieillissement prématuré, dû un phénomène inflammatoire chronique – entraînant maladies cardio-vasculaires, cancers et ostéoporose. L’auteur indique qu’il semble étonnant de conseiller la consommation d’un aliment pour lutter contre l’ostéoporose, alors que la science montre qu’il peut provoquer un vieillissement des os.
Pour information, le lactose contenu dans un verre de lait correspond à environ 5g de galactose, alors que le taux de galactose dans 100g de fruits et légumes se mesure en microgrammes.

Suite à une revue de la littérature, l’article cite d’autres analyses qui ne montrent pas de lien clair entre les produits laitiers et les maladies diverses. Il raisonne que les yaourts et fromages contiennent d’autres propriétés, par rapport au lait qui n’est pas transformé par des bactéries ou autres.
L’auteur souhaite donc mesurer la quantité de lait ingérée par une population pour la comparer à d’autres indicateurs de santé: le niveau inflammatoire global, le risque de fracture et le décès prématuré.

La population a été sélectionnée grâce à des critères méthodologiques stricts. Chaque sujet a répondu à des questionnaires, dont une question portait sur la quantité de produits laitiers pris par jour, dont le lait (par unité de verre de lait de 200mL), le yaourt, le fromage etc.
Le questionnaire incluait également l’âge, l’apport énergétique total, l’indice de masse corporelle (IMC), la taille, le niveau d’éducation (≤9, 10-12,> 12 ans, autre), vivant seul (oui / non), la supplémentation en calcium (oui / non ), la supplémentation en vitamine D (oui / non), la non utilisation de la cortisone (oui / non), le régime alimentaire, l’activité physique, le tabagisme (jamais, ancien, actuel) et l’indice de comorbidité de Charlson.
Les autres variables potentielles inclues: le statut de la ménopause; la thérapie de substitution hormonale; l’apport de calcium, de vitamine D, de la graisse, de graisses saturées, le rétinol, l’alcool, le potassium, le phosphore, et des protéines; parité; et les antécédents de fractures de tout type.

F1.large

Puis les auteurs ont entrepris des recherches dans les divers bases de données Suédoises: le registre des décès (qui enregistre la cause du décès selon un code international du ICD – voir article sur le sujet ici), le registre des hospitalisations (pour mesurer le nombre de fractures) et les registres migratoires (pour savoir qui avait déménagé!). La Suède regorge de ces bases de données, qui sont une mine d’or pour les chercheurs.

Des tests en laboratoire ont été effectués pour 1330 sujets, afin de tester les bio-marqueurs présents dans l’urine, pour déterminer s’il y avait une corrélation entre la quantité de lait ingérée et une inflammation chronique (oxidative stress marker 8-iso-PGF2α et serum interleukin 6).

Résultats

La consommation moyenne de lait au départ était de 240 g par jour pour les femmes et 290 g par jour chez les hommes. Les personnes buvant le plus de lait étaient généralement celles qui consommaient le plus de calories, mais le moins d’alcool. Il n’y avait pas de différence significative entre les catégories de consommation de lait et l’IMC, l’utilisation de complément alimentaire, l’état matrimonial, la comorbidité, le niveau d’éducation, le tabagisme et le niveau d’activité physique.

Comment les médias pourraient utiliser cette information: si vous cherchez à vous marier, inutile d’augmenter ou de diminuer votre consommation de lait, la science prouve que cela n’aide pas à rencontrer l’âme soeur. 

Chez les femmes, les auteurs ont observé une association positive entre la consommation de lait et de la mortalité totale, ainsi que les fractures, surtout fracture de la hanche.
La consommation de lait correspondant à trois ou plusieurs verres de lait par jour (moyenne de 680 g par jour), contre moins d’un verre par jour (moyenne 60 g par jour), a été associée à un taux de risque de mortalité totale de 1,93 (1,80 à 2,06) dans les femmes, avec des estimations similaires pour environ la mortalité cardiovasculaire et un peu plus faible pour la mortalité par cancer (1,44, 1,23 à 1,69).  Pour les femmes qui consommaient plus de trois verres de lait par jour le taux de risque de fracture était de 1,16 (1.08 à 1.25) et fracture de la hanche était de 1,60 (1,39 à 1,84).

Les hommes suédois avaient aussi un taux de mortalité plus élevé avec une plus grande consommation de lait. Toutefois, le risque était moins prononcé que chez les femmes, avec un ratio ajusté de risque de 1,10 (95% intervalle de confiance, 1.03 à 1.17) pour trois ou plusieurs verres de lait par jour (moyenne de 830 g par jour), contre moins d’un verre par jour (moyenne 50g par jour) et a été principalement associée à une augmentation du taux de décès d’origine cardiovasculaire. Aucune réduction du nombre de fractures avec l’augmentation de la consommation de lait a été observée chez les hommes.

F2.large

Pour les produits laitiers, dans le groupe des femmes: la consommation de yaourts et de fromages était inversement proportionnelle au risque de fracture et de décès, à l’inverse de la consommation de lait.
Dans le groupe des hommes, pas de résultats significatifs.

Par rapport aux marqueurs inflammatoires: des corrélations significatives ont été signalées, entre la consommation de lait et les 8-iso-PGF2α dans les deux groupes et avec les interleukines 6 chez les hommes.  En revanche, pas de corrélation significative avec la consommation d’autres produits laitiers.

Les auteurs: « Nous avons observé que plus la consommation de lait augmente, plus il y a de risques de fractures et de mortalité chez les femmes, un taux de mortalité plus élevé chez les hommes, ce qui ne semble pas être le cas avec d’autres produits laitiers. La consommation de lait n’a pas été associée à un taux de fracture plus élevé chez les hommes. Il y avait des associations positives entre la consommation de lait et des concentrations de marqueurs de stress oxydatif et d’inflammation. »

Discussion et critiques

Les personnes les plus à risque de fractures/ostéoporoses n’auraient pas justement consommé plus de lait?
Les auteurs argumentent que grâce au design de leur étude et la séparation entre la consommation de lait et les produits laitiers permet de montrer que la consommation de produits laitiers fermentés ne sont pas associés à la consommation de lait seul. Ainsi, les personnes à risque auraient augmentés leur consommation de lait et d’autres produits laitiers.
De plus, au cours de l’étude sur les 20 ans, la consommation de lait n’a pas varié en fonction d’autres comorbidités (exemple: une femme qui a une fracture ne consomme ensuite pas plus de lait)

Comparaison à d’autres études: beaucoup autant d’hétérogénéité?
Les auteurs citent de nombreuses études, qui montrent une corrélation entre produits laitiers et maladies cardiovasculaires/diabète/ostéoporose alors que d’autres, diamétralement opposées montrent le contraire. La modération est de mise: en fonction de la sélection de la population, les méthodes scientifiques utilisées (dont les questionnaires) et le type de produits laitiers observés.
De plus, la corrélation en démontre pas le lien de cause à effet. Il n’est donc pas possible de conclure de cet article que le lait pourrait « causer » des fractures.
Il faut donc modérer les résultats et continuer la recherche afin de pouvoir comparer à de futures études et recherches. Aucun article de recherche n’est à utiliser seul, mais à comparer à toutes les ressources disponibles.

Une consommation plus élevée de lait chez les femmes et les hommes n’est pas accompagnée par une diminution du risque de fracture et peut être associée à un taux de mortalité plus élevé. Par conséquent, il pourrait y avoir un lien entre le lactose et galactose contenu dans le lait et l’augmentation du risque, même si la causalité ne pourrait être testée qu’en utilisant des études expérimentales. Nos résultats peuvent remettre en question la validité des recommandations de consommer de grandes quantités de lait à prévenir l’apparition de fractures. Les résultats devraient cependant être interprétés avec prudence compte tenu de la conception de notre étude observationnelle. Les résultats méritent une réplication indépendante avant qu’ils ne puissent être utilisés pour des recommandations diététiques.

 

La science avance! 

Alors que j’étais en train de surfer sur le web pour réaliser les recherches nécessaires à l’élaboration d’un tel article, je suis tombée sur un article sur PubMed qui m’a fortement perturbée. Un article intitulé: « La production de lait, la consommation, la digestion, les paramètres sanguins, et le comportement alimentaire des vaches complétés par des sous-produits de l’industrie du biodiesel. »

Pardon?

Ainsi j’apprends qu’on boit du lait, produit par des vaches, qui mangent des dérivés de biodiesel. J’apprends également que « La protéine est un nutriment essentiel pour les animaux, et surtout pour les vaches laitières, car la production de lait nécessite plus de protéines que la production de viande. (…) Par conséquent, si de bons rendements laitiers sont à atteindre, les besoins en protéines des vaches laitières doivent être remplies. »
Le problème, c’est que ces compléments alimentaires protéinés sont toxiques pour les vaches… « la production de lait ne peut être soutenue en raison de l’effet négatif sur l’animal (Orskov et Dolberg, 1985) » Ah bah oui, pas facile de donner de la prot’ à des herbivores pour qu’ils produisent plus de lait.

Neto SG, Oliveira RL, de Lima FH, de Medeiros AN, Bezerra LR, Viégas J, do Nascimento NG Jr, de Freitas Neto MD.
Milk production, intake, digestion, blood parameters, and ingestive behavior of cows supplemented with by-products from the biodiesel industry. Trop Anim Health Prod. 2014 Oct 16. [Epub ahead of print]

Et bon appétit bien sûr!

 

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L’ostéopathe, le système lymphatique et la prochaine pandémie de grippe https://marjolainedey.com/grippe1/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=grippe1 https://marjolainedey.com/grippe1/#comments Sun, 20 Oct 2013 17:18:18 +0000 http://marjolainedey.wordpress.com/?p=454 Cet article L’ostéopathe, le système lymphatique et la prochaine pandémie de grippe est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

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Cet article L’ostéopathe, le système lymphatique et la prochaine pandémie de grippe est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

Les ostéopathes parlent et écrivent du rôle de l’ostéopathie dans la prise en charge de la grippe depuis la pandémie dévastatrice de 1918-1919 de grippe espagnole, qui aurait affecté un milliard d’humains (à l’époque 50% de la population mondiale) et aurait tué 51 à 81 millions de personnes (62 millions selon un article de Murray, 2006). Le virus H1N1, d’origine aviaire, aurait muté au porc puis aux humains (Gibbs & Gibbs, 2006).  A l’époque, les anti-biotiques avaient été découverts mais n’étaient pas encore utilisés. Ils auraient pu sauver énormément de malades, tués par les surinfections bactériennes suite à l’affaiblissement du système immunitaire par le virus.

Il y a énormément de littérature sur le sujet – certains auteurs soutiennent que l’étude de la pandémie de 1918 aide à mieux comprendre le fonctionnement et le mécanisme de transmission, afin de mieux se préparer à la prochaine pandémie. Rien que pour 2012 et selon ScienceDirect: 349 articles, pour 6009 résultats, dont 1391 dans The Lancet (revue à haut niveau de preuve). Les ostéopathes eux aussi, aiment parler de la grippe et de ce que nous pourrions faire, avec nos mains, pour lutter contre le virus potentiellement fatal.

Je rentrerai ici en détail dans l’article de Hruby et al (2006), car les auteurs exposent tout d’abord les résultats de leur revue de littérature, puis expliquent clairement les différentes techniques utilisées. Cet article datant de 2007, j’écrirai prochainement un nouveau billet avec les articles sur le sujet sortis récemment.

Les ostéopathes de 1918

L’association Ostéopathique Américaine a publié les chiffres reportés par les phyisiciens de 1918-1919, qui estimaient les taux de mortalité de leur patientèle, afin de faire des statistiques. Les physiciens ostéopathes rapportèrent des taux de mortalité bien en dessous de ceux des médecins conventionnels, notamment à Chicago et New York, pourtant des villes très densément peuplées et donc au plus fort taux de contamination. Hruby et al concluent donc qu’il est essentiel pour les ostéopathes d’être formés à la prise en charge de la grippe, d’être intégrés au système de soin et ainsi… de sauver le monde. Plus d’infos dans le n°19 de l’Ostéopathe Magazine, ou sur losteopathe.fr

D’ou viennent ces chiffres? 

Ces chiffres sont tirés de publications de 1919 dans le JAOA, republiées en 2000 par cette même revue. Pour trouver ce texte, cliquer ici ou là pour un autre article. Les auteurs de l’époque expliquent qu’une étude a été menée suite à la pandémie, afin de connaître l’efficacité de la prise en charge ostéopathique. Ces chiffres montrent que les patients ont tout intérêt à consulter leur ostéopathe plutôt que leur médecin afin de survivre à la pandémie… Évidemment ces chiffres sont tout à fait discutables, la « recherche » de l’époque n’étant pas comparable à celle d’aujourd’hui – mais cela peut contribuer à décrédibiliser la recherche ostéopathique (voir ce billet en anglais sur un blog américain, qui rit de l’article de Hruby et des chiffres cités). Néanmoins, ce type d’article a permis aux ostéopathes et chercheurs modernes de se poser des questions sur la prise en charge ostéopathique de problématiques immunitaires avec de bons résultats (Noll et al et la pneumonie, 2003; ainsi que Hodge et son équipe qui publient actuellement des travaux passionnants, certainement discuté à l’occasion d’un prochain billet)

Techniques spécifiques

L’article de Hruby et al reporte une trentaine de techniques, dont une vingtaine utilisées par des ostéopathes en 1918 afin de répondre aux problématiques grippales. Les auteurs de ce texte affirment que les techniques ont été décrites par des ostéopathes « vintage » de l’époque… Difficile de le prouver, car les articles sont aujourd’hui difficiles à trouver, à comprendre et analyser. De plus, ces articles ne constituent pas des preuves scientifiques, mais plutôt historiques.

Pompage lymphatique thoracique rythmique (fig 1) environ 110 à 120 par minute.

Figure 1

Les praticiens ont la possibilité d’ajouter un recoil sternal (pression continue sur le sternum lors de l’inspiration, relâchement soudain) – fig 2

Pompage lymphatique hépatique (fig. 3 en décubitus dorsal et fig 4 et 5 en décubitus latéral avec vibration)

Figure 3
Figure 4
Figure 5

Pompage lymphatique splénique en décubitus dorsal (fig 6 et 7) et en décubitus latéral (fig 8 et 9)

Figure 6
Figure 7
Figure 8
Figure 9

Pompage lymphatique abdominal (fig 10) au rythme approximatif de 20 à 30 compressions par minutes.

Figure 10

Pompage lymphatique du membre inférieur (fig 11) dorsiflexion répétées, en laissant le corps onduler naturellement.

Figure 11

Rib raising – mobilisations costales rythmiques (fig 12 et fig 13)

Figure 12
Figure 13

Autres techniques ostéopathiques, non tirées de la littérature

Traction pectorale (fig 14)

Figure 14

Drainage et mobilisation de la mandibule (position assise – fig 15) traction médiale de la mandibule pendant 3 à 5 secondes, puis relâchement dans la position physiologique, pendant environ une minutes, en fonction du patient.

Fig 15

Drainage des sinus frontaux (fig 16) et maxillaires (fig 17)

Fig 16
Fig 17

Lift frontal (fig 18) de décongestion frontal

Fig 18

Lift maxillaire (fig 19) de décongestion des sinus maxillaires

Fig 19

Technique de diaphragme (fig 20)

Fig 20

Réflexes de Chapman, spécifique dans le traitement de la grippe (fig 21 et 22) et ses effets secondaires (à décrire)

Fig 21 : points de Chapman en rapport avec la grippe: 1. Sinusite; 2. Congestion nasale; 3. Otite; 4. Pharyngite; 5. Bronchite; 6. Lobe supérieur du poumon; 7. Lobe inférieur du poumon
Fig 22: Points de Chapman en rapport avec la grippe: 1. Sinusite; 2. Congestion nasale; 3. Otite; 4. Pharyngite; 5. Bronchite; 6. Lobe supérieur du poumon; 7. Lobe inférieur du poumon.

Les auteurs décrivent ensuite d’autres techniques, en MET (technique d’énergie musculaire) et tissus mous. Au prochain épisode…

Référence:
Gibbs MJ, Gibbs AJ. Molecular virology: was the 1918 pandemic cause by a bird flu? Nature 2006;440:E8

Hruby RJ, Hoffman KNAvian influenza: an osteopathic component to treatment. Osteopathic Medicine and Primary Care 2007, 1:10

Murray CJL, Lopez AD, Chin B, Feehan D, Hill KH. Estimation of potential global pandemic influenza mortality on the basis of vital registry data from the 1918-20 pandemic: a quantitative analysis. The Lancet 2006;368(9554):2211-2218

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Ça y est, vous voulez vous y mettre: écrire, citer, référencer. Bravo! Lorsqu’on cite un article publié dans une revue … Continuer la lecture

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Ça y est, vous voulez vous y mettre: écrire, citer, référencer. Bravo!

Lorsqu’on cite un article publié dans une revue scientifique, il vaut mieux suivre une méthodologie spécifique afin que vos lecteurs puissent, s’ils le désirent, vérifier vos sources. Cela est courant dans les articles scientifiques, où les auteurs reprennent des idées publiées ou comparent leurs données à celles d’autres auteurs. Il y a deux méthodes courantes pour y arriver: la méthode Vancouver et la méthode Harvard.

Méthode Vancouver, dit système numérique

Cette méthode est la plus fréquemment utilisée en médecine, les références sont numérotées et les numéros renvoient à la référence complète à la fin de l’article. Les chiffres peuvent être entre parenthèses (1), entre parenthèses carrés (il doit y avoir un nom pour cela?) [1], en exposant1 ou un mélange des deux [1] ou (1). A la fin du texte, la référence doit suivre la norme suivante: Nom, Initiales. Titre. Revue date;volume(issue):pagedébut-pagefin

Exemple:  L’édition spéciale de l’IJOM proposait une réinterprétation plus actuelle des principes de Still et de ses apprentis (1) ainsi qu’un résumé historique de l’évolution des principes depuis AT Still jusqu’à ce jour (2).

1. Paulus S, The core principles of osteopathic philosophy, International Journal of Osteopathic Medicine 2013 Mar; 16(1):11-16
2. Stark JE, An historical perspective on principles of osteopathy, International Journal of Osteopathic Medicine 2013 Mar;16(1):3-10

Méthode Harvard, dit système Auteur-Date

Selon cette méthode, l’auteur et la date du texte de référence est inséré directement dans le texte entre parenthèses. Cette méthode est très appréciée par les étudiants lorsqu’ils réalisent leur mémoire, car chaque référence compte pour deux mots, augmentant ainsi la longueur du texte. Elle est en général utilisée en sciences humaines.
La subtilité est la suivante:

Les références complètes s’organisent à la fin du texte de cette manière:
Nom, Prénom (date). « Titre » Revue volume:pages.

Exemple: L’édition spéciale de l’IJOM proposait une réinterprétation plus actuelle des principes de Still et de ses apprentis (Paulus, 2013) ainsi qu’un résumé historique de l’évolution des principes depuis AT Still jusqu’à ce jour par Stark (2013).

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PubMed provisoirement « fermé » https://marjolainedey.com/pubmed-provisoirement-ferme/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=pubmed-provisoirement-ferme https://marjolainedey.com/pubmed-provisoirement-ferme/#respond Thu, 03 Oct 2013 11:43:30 +0000 http://marjolainedey.wordpress.com/?p=455 Cet article PubMed provisoirement « fermé » est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

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Dû aux problèmes budgétaires des Etats-Unis, le site PubMed est actuellement en service minimum. Je vous rassure, les recherches fonctionnent, mais il semblerait que les mises à jour et les corrections de bugs ne soient pas assurés le temps de la fermeture.

PubMed Shutdown

 

Qu’est-ce qui est affecté? Des parcs nationaux aux pensions des vétérans… tout y passe. Mais rassurez-vous, NASA et son « mission control » continue de guider les astronautes dans l’espace. Source: USA.gov

 

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Réactualisation des principes d’ostéopathie: Stark et Paulus https://marjolainedey.com/reactualisation-des-principes-dosteopathie-stark-et-paulius/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=reactualisation-des-principes-dosteopathie-stark-et-paulius https://marjolainedey.com/reactualisation-des-principes-dosteopathie-stark-et-paulius/#respond Sun, 03 Feb 2013 22:57:59 +0000 http://marjolainedey.wordpress.com/?p=324 Cet article Réactualisation des principes d’ostéopathie: Stark et Paulus est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

Nous en étions au deuxième épisode de la réactualisation des principes d’ostéopathie: « Previously, on the blog…' » Je vous avais parlé … Continuer la lecture

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Nous en étions au deuxième épisode de la réactualisation des principes d’ostéopathie:

« Previously, on the blog…' »

Je vous avais parlé de l‘IJOM et de son édition spéciale sur la réactualisation des principes d’ostéopathie. J’avais évoqué le premier article, de Stark, sur les 3 périodes historiques des principes d’ostéopathie:
– « originale » de AT Still à 1910: par l’autobiographie de Still et les notes de ses étudiants;
– « moderne » de 1910 à 1950: par différents auteurs qui se disaient tous Stillien;
– « moderne » 1953 à 2012: par une publication du concept ostéopathique, suivi de différentes synthèses pour justifier la pratique de chacun.

Paulus écrit dans un article de l’édition spéciale de l’IJOM une réinterprétation plus actuelle des principes de Still et de ses apprentis, en lien avec notre pratique clinique. Cet article a pour vocation d’aider les ostéopathes au quotidien en se définissant en tant que profession et ainsi se différencier des autres thérapies manuelles.

Il énonce 10 principes fondateurs. Pour chacun, vous aurez la citation originale tiré de l’article de Paulus, puis une interprétation en français en fonction des conclusions de l’auteur.

1. Human beings function holistically in a dynamic state of connected oneness.
Le premier principe énonce que l’humain est un être complet, une unité complète, ou une synergie, sur les termes d’Aristote: la totalité est plus que la somme de ces parties.

2.The body and psyche have the ability to selfheal, or to adapt, in the presence of disease or injury. Respecting this natural law forms the foundation of all treatment.
Le corps et le psychisme (l’esprit) ont la capacité de s’auto-guérir ou de s’adapter, en présence d’une maladie ou d’une blessure. Le respect de cette loi naturelle constitue la base de tout traitement.
L’ostéopathe faciliterait l’action de la nature, en supprimant les obstacles qui causent la maladie et en stimulant les conditions qui favorisent la guérison.

3.The relationship between structure and function impacts the overall health of the entire body. Structure (anatomy) and function (physiology) are interconnected and inseparable in disease and health.
La structure (anatomie) et la fonction (physiologie) sont intimement liés et inséparable dans la santé et la maladie.

4. A precise anatomic diagnosis is made using hands-on palpation of the body. Once a diagnosis is made, a patient-specific dynamic Osteopathic treatment plan may then be implemented.
Un diagnostic précis est posé par l’ostéopathe utilisant uniquement la palpation du corps avec ses mains, puis un traitement ostéopathique individualisé est mis en place.

5. The musculoskeletal system (bones, muscles, and connective tissues) has a unique structure and function that impacts the overall health of the entire organism. When the musculoskeletal system fails to perform normally, the entire organism may suffer a localized or generalized disorder.
Le système musculosquelettique a une structure et une fonction qui a un impact sur la santé de tout l’organisme. Lorsque ce système ne fonctionne pas normalement, c’est tout l’être qui peut tomber malade.

6. Structural or functional disturbances of the musculoskeletal system, as well as any of the other systems of the body are treated by the application of an individualized Osteopathic Manipulative Treatment.
Les perturbations structurelles ou fonctionnelles du système musculo-squelettique, ainsi que toute les autres systèmes du corps sont traitées par l’application d’un traitement ostéopathique individualisé.

7.The goal of an Osteopathic Manipulative Treatment is to restore the natural ability to self-heal – or to creatively compensate- by augmenting the local and global health of the body and by removing obstructions to proper blood flow, fluid flow, or nerve function allowing for the restoration of motion.
L’objectif d’un traitement ostéopathique est de restaurer la capacité naturelle d’auto-guérison – ou à aider la compensation « créative » en augmentant la santé local-régional et globale du corps et en supprimant les obstacles à la circulation sanguine, l’écoulement du fluide, ou la fonction nerveuse permettant le rétablissement du mouvement.
C’est la nature qui répare, rénove et guérit.

8. Osteopathy is a health care system based upon finding and treating the causes of a disease or injury rather than only attempting to address symptoms. Pain is a symptom, not a disease. If pain is exclusively treated, and there is a failure to arrive at the origins of what is causing pain, then the therapeutic actions are limited. The causes of pain are often distant from the symptoms.
L’ostéopathie est un système de soins de santé basée sur la recherche et le traitement des causes d’une maladie ou d’une blessure plutôt que de seulement essayer de traiter les symptômes. La douleur est un symptôme, pas une maladie. Si la douleur est traitée exclusivement, et si l’origine de ce qui cause la douleur reste inconnu, les actions thérapeutiques seront limitées. Les causes de la douleur sont souvent éloignées des symptômes.
L’ostéopathe traite la cause et non le symptôme.

9. There are two distinct and interrelated ways of perceiving during Osteopathic diagnosis and treatment. The material field is tangible and contains the biomechanical elements that are formed by the palpable anatomy and physical functions that are objective and can be measured. The non-material field is invisible and refers to the subjective bioenergetic elements that underlie the material form. The non-material field is the expression of subtle functions or inherent forces. The material and non-material fields coexist simultaneously and are unified in a dynamic state of connected oneness.
Celui-la est long! Accrochez vous, je traduis en m’aidant de Google Translate et ensuite je résume!
Il y a deux façons distinctes et interdépendantes de percevoir le patient pendant le diagnostic et le traitement ostéopathique. Le champ matériel est tangible et contient les éléments biomécaniques qui sont formés par l’anatomie palpable et les fonctions physiques qui sont objectives et peuvent être mesurées. Le champ non matériel est invisible et se réfère à des éléments subjectifs bioénergétiques qui sous-tendent la forme matérielle. Le domaine du non-matériel est l’expression de fonctions subtiles ou des forces inhérentes. Les champs matériels et non matériels coexistent simultanément et sont unifiés dans un état dynamique de l’unité connectée.
Bon alors, en d’autres termes… l’humain est consisté d’une partie biomécanique (littéralement palpable) et la partie immatérielle (son esprit) ici exprimé comme un élément bioénergétique. Je n’aime pas cette expression, car très connotée. L’auteur explique bien dans le texte qu’il parle de la personnalité, la culture et le magnétisme d’une personne. Je rappelle qu’il existe des études très sensées publiées dans des revues à haut niveau de preuve sur les différences de champs magnétiques chez les humains. C’est ce à quoi l’auteur se réfère (sans citer de sources)

10. The foundation stone of the Osteopathic system of health care is based upon trusting the unnamed forces of healing, which are concordant with Nature. Each Osteopath cultivates a personal self-reflective practice and draws upon this inner work to provide an intimately interconnected Osteopathic Treatment.
La première pierre du système de soins de santé ostéopathique est basée sur les forces naturelles de guérison. Chaque ostéopathe cultive une auto-réflexion personnelle sur sa pratique et s’appuie sur ce travail intérieur pour fournir un traitement ostéopathique.
Les ostéopathes devraient donc continuer à étudier tout au long de leur carrière afin de progresser dans leur travail d’accompagnement de la nature pour la santé de leurs patients.

Synthèse

1.Corps humain = unité
2.Le corps et l’esprit peuvent se réparer seuls, l’ostéopathe peut faciliter cette guérison
3.Structure et fonction
4.Diagnostic manuel puis traitement individualisé
5.Lorsque le système MSK fonctionne mal, l’organisme tout entier peut être affecté
6.Les troubles MSK peuvent être soigné en ostéo
7.Le but de l’ostéo est d’aider le corps à retrouver son habilité naturelle à se guérir
8.L’ostéopathie adresse la cause, non le symptôme
9.Le diagnostique se base sur le système matériel (MSK) et immatériel (bioénergétique)
10.L’ostéopathe doit faire confiance à la nature et continuer à se former toute sa carrière
Quelles conclusions tirer? Article un peu difficile, Paulus réécrit des vérités connues de tous, puis utilise des termes peu populaires pour décrire une « entité immatérielle bio-énergétique » dans une revue qui se veut basée sur les preuves? Cela ne me plait pas du tout. Il est sûr que Still avait omis quelques uns de ces principes (diagnostic par le toucher, techniques manipulatives) mais il n’ajoute rien, en mon opinion, au débat contemporain de l’ostéopathie.
Cet article peut être intéressant, notamment pour l’étudiant en ostéopathie qui écrit son mémoire, mais n’aide pas trop les autres à avancer.
Merci quand même Paulus! Pour plus d’informations sur M. Paulus, rendez-vous sur son site: http://osteopathichistory.com/

Références:

– Paulus S. The core principles of osteopathic philosophy. International Journal of Osteopathic Medicine 2013 Mar; 16(1):11-16 http://dx.doi.org/10.1016/j.ijosm.2012.08.003
– Stark JE. An historical perspective on principles of osteopathy. International Journal of Osteopathic Medicine 2013 Mar;16(1):3-10 http://dx.doi.org/10.1016/j.ijosm.2012.10.001

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Ostéopathie Aujourd’hui: l’ostéopathie informée par les preuves « evidence informed osteopathy » https://marjolainedey.com/evidenceinformedosteopathy/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=evidenceinformedosteopathy https://marjolainedey.com/evidenceinformedosteopathy/#respond Sun, 03 Feb 2013 22:19:47 +0000 http://marjolainedey.wordpress.com/?p=320 Cet article Ostéopathie Aujourd’hui: l’ostéopathie informée par les preuves « evidence informed osteopathy » est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

Une des références en ostéopathie « scientifique », où le but est de prouver l’action de l’ostéopathie, est sans aucun doute Gary … Continuer la lecture

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Une des références en ostéopathie « scientifique », où le but est de prouver l’action de l’ostéopathie, est sans aucun doute Gary Fryer. Gary a publié énormément d’articles dans des revues à comité de lecture, notamment sur les techniques d’énergie musculaire, une technique populaire chez les ostéopathes. Il travaille actuellement à la Victoria Université à Melbourne. Gary est également très sympathique, j’ai eu la chance  de le rencontrer plusieurs fois, dans des conférences internationales en ostéopathie.

Je veux vous parler d’un de ces articles phares: Fryer G. « Muscle energy technique: An evidence-informed approach » International Journal of Osteopathic Medicine 2011;14(1):3-9. C’est un article que tout ostéopathe et étudiants devrait avoir lu.

L’article est en trois parties: l’introduction, puis une présentation des bases de l’ostéopathie informée par les preuves, puis il expose dans une revue de la littérature, les différents éléments informés par les preuves en ce qui concerne les techniques d’énergie musculaire (MET). Je me permets donc, pour chaque partie, de faire un résumé puis un commentaire.

1. Introduction

Définition des MET: dévelopées par Fred Mitchell Sr, utilisées par différents thérapeutes manuels pour mobiliser les articulations et leurs tissus péri-articulaires. Une révision des concepts des MET est conseillée, au vu de la tendance vers de la médecine basée sur les preuves (EBM).

2. Médecine basée sur les preuves (EBM) et médecine informée par les preuves.

Les praticiens médicaux et paramédicaux ont été encouragé à pratiquer selon les principes de l »EBM. L’EBM est critiquée, elle aurait été utilisée à des fins économiques, elle ne prendrait en compte que certains types de connaissances médicales et que ses résultats concerneraient un groupe de patients, plutôt que un patient individuellement. La conclusion de l’auteur étant qu’un équilibre entre l’expérience clinique et la recherche scientifique est nécessaire.

En thérapie manuelle, il est impossible de suivre les règles imposées par l’EBM, car il n’y a pas de preuves de haute qualité sur lesquelles se baser. Traditionnellement, l’EBM a été crée pour soutenir l’expérience clinique et s’intégrer à celle-ci. De nombreux auteurs s’accordent pour conclure que l’interprétation actuelle de l’EBM est étroite, car les traitements se résument à ce qui a été prouvé par des chercheurs, plutôt que par l’expérience clinique. Etant donné que de nombreuses professions ne peuvent se « baser » sur les preuves, une autre terminologie pourrait être de « s’informer par les preuves ». Cela se définit par le processus d’intégration des données de la recherche avec des recommandations personnelles dictées par l’expérience clinique.

2.1 Pour ce faire, l’ostéopathe devra intégrer une pratique en accord avec les données de la recherche, lorsqu’elles sont disponibles. Il lui faudra alors plusieurs qualités:
2.1.1. De la curiosité et une certaine remise en question: afin de confronter ses idées à celles de la recherche et ainsi pouvoir améliorer sa pratique clinique.
2.1.2. Se tenir informé: la lecture d’articles dans des bases de données n’est pas évident lorsqu’on a pas été formé à cela. Les ostéopathes peuvent s’abonner à des revues spécialisées, faire des recherches sur les cas de leurs patients afin de développer une culture de la recherche.
2.1.3. Intégrer les preuves avec son expérience clinique en développant sa lecture critique d’articles publiés.
2.1.4. Appliquer une démarche de chercheur à sa pratique clinique, notamment en évaluant les résultats avec des outils standardisés.

Commentaires: Gary Fryer pose ici les fondements de la recherche ostéopathique appliquées aux ostéopathes en cabinets privés. Pour que l’ostéopathie soit reconnue à sa juste valeur, nous devons nous attelons à la difficile mais indispensable mission de la recherche. La recherche ostéopathique n’est pas une priorité universitaire en France. Elle bénéficie de crédits d’États ou privés dans certains pays (Australie, Royaume-Uni, Etats-Unis…) mais très peu en France. Seules des initiatives courageux d’ostéopathes téméraires permettent de faire avancée la recherche, un pas à la fois. Selon Fryer, c’est chaque ostéopathe qui devrait développer ses qualités de chercheurs, afin d’améliorer sa pratique quotidienne grâce aux preuves publiées dans des articles de chercheurs. Ça serait également de sa responsabilité.

J’aime cette article car il est très important pour moi. Je suis absolument d’accord avec Gary Fryer. En France, nous sommes tellement occupés avec nos problèmes de sur-effectifs que nous avons oublié quelque chose de fondamental: la popularité n’a pas rendu notre profession légitime. Aux yeux de la médecine, nous sommes une blague. Des charlatans qui nous nous appuyons sur des théories peu plausibles d’un barbus du 19ème siècle! Des allumés, au mieux… des charlatans au pire. Le « décorum » imposé par l’ostéopathe serait la seule raison de notre succès… Et comment leur prouver le contraire?

En publiant. Si chacun faisions un audit clinique de notre pratique et le publiait, si chacun avait des critères objectifs d’évaluation, nous pourrions publier des études de meilleure qualité! Si chacun avait la culture de la recherche, nous investisserions de l’argent dans le développement de celle-ci! Car sans elle, nous ne pourrons croître. Nous ne pourrons nous défendre.

Certains n’ont pas hésité à investir dans la recherche ostéopathique: les assurances médicales et autres mutuelles. Ces boîtes ont mené des études -hautement confidentielles- pour se rendre compte de l’efficacité (ou non) de l’ostéopathie, de la popularité des consultations et du coût des remboursements… les résultats sont unanimes: c’est économiquement viable de rembourser les séances! Alors qu’est-ce qu’on attend pour apporter ces preuves?

3. Les MET informées par les preuves.

Un nombre grandissant d’étude montre un effet positif après l’utilisation des MET. Les études montrent une plus grande extensibilité (étirement) du muscle et de mobilité vertébrale, justifiant de son utilisation chez des patients ayant une restriction articulaire ou musculaire, même s’il n’y que peu d’études sur son évaluation clinique. Les deux seules études publiées en anglais montrent une diminution de la douleur après l’utilisation des MET. Le manque de preuve spécifique n’est pas étonnant, car les MET sont généralement utilisées en combinant d’autres techniques.

Des études publiées sur plusieurs techniques ostéopathiques, dont les MET, dans les cas de lombalgies aigües ont montré une efficacité clinique. Ces études apportent plus de preuves à l’efficacité des MET, lorsqu’elles sont utilisées en conjonction avec d’autres techniques ostéopathiques.

Gary Fryer explique ensuite les concepts diagnostiques (3.1):
3.1.1. de la colonne vertébrale: il n’y a pas lien entre la direction des vecteurs utilisés lors des MET et la restriction de mobilité vertébrale. Il note que toutes les études sont en désaccords avec les lois de Fryette.
3.2.2 du bassin: les MET auraient une action indirecte sur les articulations du bassin, en réduisant la tonicité des muscles environnants
3.1.3 implications pratiques et cliniques: une approche pragmatique est proposée, dans le choix des tests et des techniques, en fonction de l’expérience clinique.

3.2.Mécanismes thérapeutiques: il n’existe pas de preuve à ce jour sur la physiologie des MET, par rapport à leurs résultats. Les théories fondatrices ont été mises à mal par la recherche moderne, mais les autres modèles n’ont pas encore été prouvé. Les effets qui ont été découverts sont: l’hypoalgésie, un changement de la proprioception et du contrôle moteur local et des changements dans les fluides des tissus environnants.
Des études EMG ont montré que les MET augmentent la tonicité musculaire, mais améliore également sa souplesse.

4. les MET informées par les preuves
4.1. augmentation de l’extensibilité du muscle: plus efficace d’un étirement seul. La partie étirement du MET devrait durer de 15 à 60 secondes, en fonction de la chronicité du problème (aigü = court; chronique = long).
4.2. MET vertébrales: cas douleur aigüe – techniques qui encouragent l’hypoalgésie, la proprioception et la circulation des fluides avec des contractions isométriques dans la zone non-douloureuse; alors que pour les cas chroniques – les MET devraient être appliquées à la barrière de la mobilité, avec de longs étirements.
4.3. MET sur le bassin: il est conseillé de considérer une dysfonction des sacro-iliaques comme étant en hypomobilité, ou en hypermobilité, comme chez la femme enceinte hyperlaxe; afin de considérer les changements éventuels dans le contrôle moteur.

5. Conclusion: la pratique informée par les preuves est résumée comme l’intégration des preuves publiées et de l’expérience clinique, tout en gardant une transparence dans le processus de prise de décisions cliniques. Il y a un manque de recherche sur le sujet, mais les données émergentes montrent l’utilité et l’efficacité clinique des MET.

(il y a 120 références pour cet article, disponible par sciencedirect.com)

Commentaires: La suite de la discussion est également intéressante, surtout que son auteur nous démontre que la pauvreté de la recherche en ostéopathie nous empêche de baser notre démarche clinique sur les preuves, ce qui nous pénalise dans le monde actuel.

Il y a des possibilités pour publier: il faut se former, être motivé et avoir l’esprit ouvert. Il est important de se tenir informé et de participer à l’effort de recherche. Chaque ostéopathe a cette possibilité, grâce à ses patients. Chaque étudiant a cette possibilité grâce à son mémoire.

Je vous souhaite de belles découvertes!

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L’empirisme et la recherche https://marjolainedey.com/lempirisme-et-la-recherche/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=lempirisme-et-la-recherche https://marjolainedey.com/lempirisme-et-la-recherche/#respond Sun, 07 Oct 2012 19:37:58 +0000 http://marjolainedey.wordpress.com/?p=166 Cet article L’empirisme et la recherche est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

La médecine a connu un grand tournant au début du siècle dernier: les plus grands médecins et scientifiques ont réalisé … Continuer la lecture

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Cet article L’empirisme et la recherche est apparu en premier sur Marjolaine Dey.

La médecine a connu un grand tournant au début du siècle dernier: les plus grands médecins et scientifiques ont réalisé que pour avancer dans leurs recherches, ils devaient avoir de meilleures méthodes. Ils ont réfléchi aux concepts de la fiabilité, la sensibilité et la reproductibilité. L’objectif étant de prouver qu’un remède était plus efficace qu’un autre; qu’il faisait plus de bien que de mal et qu’il fonctionnait sur une majorité de personnes.

Aujourd’hui, l’ostéopathie est devenue populaire, mais la recherche ne suit pas. L’ostéo mondiale est désorganisée, il n’y a pas assez d’ostéopathie dans les universités et centres de recherche et surtout il n’y a pas d’argent.

Pour moi, une des caractéristiques des ostéopathes et leur esprit pratique et clinique. Les ostéos n’aiment tout simplement pas perdre du temps à rechercher dans un labo ou faire des maths; ils veulent soigner leurs patients et apprendre tout en faisant.

En France, l’ostéopathe n’est plus une pratique illégale de la médecine depuis 10 ans. La recherche a avancé quasiment exponentiellement, mais pas encore assez vite. Les chercheurs-ostéopathes manquent de méthodologie et de rigueur. Ils ne font pas assez de maths, ne parlent pas assez anglais et ne réalisent pas l’importance de la reproductibilité.

Il y a de nombreuses études faites en ostéopathie. Pour pouvoir les appréhender, il faut comprendre leur niveau de preuve.

La base de l’ostéopathie, comme toute discipline, est composée des avis d’experts. Les experts et universitaires publient ensemble des cas et des séries de cas, afin d’informer les autres des travaux en cours.
Au troisième niveau, cette fine équipe met en place une méthodologie spécifique avec des groupes « contrôles » (des individus qui sont surveillés mais non traités pour étudier l’évolution naturelle de la maladie), qui permet de contrôler certains paramètres de l’étude en gardant de petits effectifs.

Au 5ème et 6ème niveau, les effectifs sont plus importants, il y a plusieurs groupes, les personnes participantes sont randomisées (assignées à des groupes au hasard), l’étude est prospective (le protocole est écrit, puis l’étude se déroule; plutôt que de rapporter un cas intéressant après l’avoir réalisé), les résultats sont précis, les biais sont analysés et la conclusion reste modeste.

Au dernier niveau: les analyses de toutes ces études à haut niveau de preuve, reproduite sur différentes populations, pas différents chercheurs à travers le monde. Lorsqu’une majorité des équipes de recherche dit qu’un traitement est efficace, il l’est vraiment (sauf conflit d’intérêt)

Alors les ostéos, qu’est-ce qu’on attend?

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